mercredi 15 novembre 2017

Navajos, je me souviens

Navajos, je me souviens...

"Le fait est que mon peuple est libre maintenant qu'il est mort" Citation Amérindienne

La suite de l'article sera faite en essayant de garder un maximum de neutralité (je dis bien en essayant!)



Les Navajos sont l’un des peuples amérindiens les plus emblématiques du Sud-Ouest des Etats-Unis. Ils vivent principalement dans des réserves (tout est dit!) en Arizona, dans l’Utah et au Nouveau Mexique.
De tous ces peuples de "natifs", ils sont les plus organisés politiquement et les plus nombreux : environ 300 000 membres à ce jour. Avant leur défaite face aux Américains, les Navajos étaient un peuple semi-nomade. Chasseurs cueilleurs, ils avaient adopté des techniques agricoles au contact des Pueblos qui étaient eux sédentaires. Aux alentours de 1620, ils rencontrèrent les Espagnols avec qui ils entretinrent majoritairement des relations commerciales, malgré de nombreux conflits armés. Le contact avec les Etats-Unis eut lieu en 1846, lors d’une invasion américaine à Santa Fé.
Les Navajos entrèrent alors dans une résistance légendaire, mais défaits en 1863, ils furent forcés à la déportation dans une réserve au Nouveau Mexique, dans des conditions déplorables, lors de la long walk.

Au jour d’aujourd’hui, quelles que puissent être nos intentions, ces Indiens doivent garder ancré dans leurs mémoires qui se transmettent de générations en générations ce que l’homme blanc leur a fait subir. Nous ne sommes maintenant que le porte monnaie dans lequel ils viennent piocher de quoi subsister. (la mendicité n’est pas en reste d'ailleurs où que nous nous soyons arrêtés sur leur territoire), et ne sommes les « bienvenus » chez eux qu’à ce titre. C’est moindre mal à l’échelle de tout ce que ces peuples ont dû endurer en d’autres temps quant à la privation de leur liberté, de leurs terres et de leurs traditions. Il aurait été plus juste de leur rendre hommage et de les dédommager d’une autre façon, mais il en est ainsi et ce serait vain de lancer des polémiques sur le sujet.Leur mode de vie aujourd’hui, à des années lumière de celui de leurs ancêtres, nous paraît bien mal adapté à nous simples touristes qui ne faisons que passer sur leurs terres.
En effet, depuis que nous sommes entrés en territoire Navajos, le paysage a changé, non pas celui que l’on peut admirer au loin qui lui est toujours magnifique, mais celui de détail. Les abords des routes sont jonchés de détritus, dont énormément de bouteilles d’alcool vides, les maisons ou ce qu’il en reste sont plantées au milieu d’un capharnaüm de tout et n’importe quoi, des chiens errent de partout. La vie sédentaire et l’accès au consumérisme mondial paraît bien être un trop plein de superflu pour ces gens qui font avec mais ne savent trop comment faire avec. Après l’homme blanc, l’alcool est venu parfaire le tableau des ravages, mais ne dit-on pas que l’alcool sert à oublier l’espace d’un instant les soucis ?

Je cesse ma prose empreinte de tristesse pour en venir à Monument Valley.



Éloigné de tout, à la fois en Arizona et en Utah, Monument Valley offre un paysage grandiose et féerique. Une impression d’immense puissance se dégage de ce décor naturel popularisé par de nombreux westerns et autres films (Retour vers le futur, Forrest Gump….pour les plus proches de nous). Ces paysages vus et revus que nous croyions en carton-pâte sont bien là face à nous. Tout cela existe vraiment !



Lorsque nous arrivons sur le parking où quelques petits estancots sont installés pour vendre l'artisanat Navajo, principalement le travail de l’argent et la confection textile, nous tombons à notre grande surprise sur un cycliste français : Xavier. Nous restons un long moment à discuter ensemble et nous pouvons prendre toute la dimension de son voyage à vitesse plus réduite que le notre, en l'écoutant nous raconter ses anecdotes. Xavier qui est originaire de Lyon était un peu à bout de souffle dans sa vie professionelle et s’est mis en retraite comme il le dit lui même. Il est parti d’Anchorage en Alaska depuis presque 6 mois et va rallier Ushuaïa en 2 années avec son vélo tout seul ou voyageant avec quelques autres cyclistes qu’il croise sur son chemin. Nous pouvons rire ensemble aujourd’hui de ses anecdotes mais sur le moment le rire ne devait pas être au rendez-vous tout le temps, comme par exemple tomber nez-à-nez avec 6 ours dans la même journée seul sur un vélo en Alaska! Ca vous tente? Même si notre rêve de ne croiser qu'un seul ours n'a pas encore abouti jusque là, nous n'en demandons pas autant!!! Si vous avez envie de suivre les aventures de Xavier, c'est ici. Je pense tout particulièrement à vous les copains Vagueauvent qui avez fait un itinéraire similaire jusqu'à l'été dernier :-)

Comme l’entrée à Monument Valley se paye par véhicule, passagers compris, Xavier va planquer son vélo derrière une petite dune (c'est un habitué du système D) et il monte avec nous dans le fourgon pour aller faire la vingtaine de km de piste (c’était pas de la tarte pour passer à certains endroits avec le fourgon) qui est ouverte au public. Le reste du site ne peut se faire qu’en compagnie d’un guide Navajo.


Des aiguilles délicates, des tours rocheuses, des monuments de grès….toutes ces formations fantastiques qui ont donné son nom au site, sont le résultat d’une action conjointe entre eau, vent et érosion depuis des millénaires.
















Les couleurs prennent toute leur signification au coucher du soleil, l’orange vif et le rouge qui se combinent avec les ombres projetées par les Mesas (vastes tables rocheuses) et la poussière du désert. L’atmosphère qui y règne est véritablement mystique et l’on comprend facilement que ce soit un lieu sacré pour les Navajos. Sacré car leurs ancêtres rescapés du massacre du Canyon de Chelly étaient venus se réfugier ici.






Après avoir passé l'après-midi ensemble avec Xavier, nous nous sommes séparés de retour à son vélo n’allant pas dans la même direction en cette fin de journée. Il se pourrait que nous nous recroisions par la suite….à suivre !!!
Nous voilà maintenant avec un camion entièrement rouge de poussière, la nuit est presque arrivée et le seul camping proche de Monument Valley est juste hors de prix. Aucun lieu de bivouac dans la nature n’est répertorié nulle part, nous ne sommes pas forcément les bienvenus en ces terres....nous décidons donc de rouler jusqu’à la ville la plus proche pour la nuit. Nous ne nous sommes à aucun moment sentis en insécurité, mais nous avons pris l’option de dormir tranquillement sans attiser les convoitises, en allant demander à un hôtel si nous pouvions emprunter une petite place sur leur parking, ce qui nous a été accordé immédiatement.


1 commentaire:

  1. Ton post me donne envie d aller réécouter "l indien"de Bécaud,magnifiques paroles...C est aussi l occasion de réexpliquer (une nouvelle fois)à P'tit Babzouk le choix de son 3ème prénom :-)

    RépondreSupprimer