jeudi 29 mars 2018

Ne tapez pas sur google!

Non, nous ne sommes pas portés disparus dans un recoin de l'Amérique Centrale, nous ne trouvons juste ni le temps ni un réseau wifi suffisant pour mettre à jour le blog, et nous avons quelques pays de
retard comme le savent ceux qui suivent la carte qui est elle mise à jour quotidiennement. Mais pas d'inquiétude à avoir pour tous les gens qui nous ont envoyé des petits messages, tout va bien pour nous, sauf qu'il fait beaucoup trop chaud, et là c'est plus sur Google qu'il ne faut pas taper, mais sur moi!


Nous nous étions quittés avec un "Adios Mexico". Et qu'est-ce qu'il y a après le Mexique? Un tout petit pays, poussé vers la mer par le Mexique et le Guatemala: Le Belize. Pays que nous n'étions pas loin d'ignorer totalement avant de commencer le voyage.

Le titre de l'article est de ne pas taper sur Google, mais si finalement, servez-vous de votre clavier pour taper Belize sur le moteur number one (il paraît).

Alors ça ne fait pas rêver sous la grisaille et les derniers frimas de l'hiver en France ces plages de rêve où la seule envie est d'enfouir ses petits petons sous le sable blanc, de pousser des cris d'émerveillement à la vue de ces poissons multicolores à fleur d'eau (n'essayez pas trop non plus les cris sous l'eau, la tasse risque d'avoir un prix salé!), de faire une sieste dans un hamac ballottant au gré de la brise marine sur un ponton, de siroter un méga-super-gigantesque cocktail avec une paille de 65cm de long?

Si, je suis sûre que vous vous projetez facilement dans le paysage :-)
Et c'était la même pour nous avant le départ, nous nous la pétions un peu en ayant pris ce pays en guise de belle carte de visite du voyage! Et croyez-moi que nous n'avons pas tari d'éloges pour rameuter les copains en leur disant de venir nous rejoindre au paradis! Heureusement pour nous, aucun n'a répondu présent, ouf!

Mais le Belize ce n'est pas que ça, c'est même loin de n'être que ça!

C'est tout d'abord un tout petit pays comme dit plus haut, plus petit que la région Lorraine et à peine plus grand que la Picardie. Il n'y a pas plus d'habitants dans tout le pays qu'à Nantes. Seulement 2 routes principales qui relient la frontière Mexicaine au Nord du pays jusqu'au sud et une transversale qui va jusqu'au Guatemala.

Et Belmopan? Vous connaissez?
Ce n'est que la capitale. Vous allez me dire que vous êtes loin de connaître toutes les villes de moins de 25 000 habitants en France, c'est donc logique.

Pour pouvoir vivre le Belize comme les images de la toile nous le montrent, il ne faut pas rester sur le continent. Seules les îles au large ont ce petit goût de paradis. Qui dit îles, dit en ce qui nous concerne laisser notre maison de côté, et trouver un endroit où nous puissions aller avec Babzoukachien. Et tout de tsoin-tsoin mis bout à bout à un coût qui n'est pas des moindres dans un pays où le coût de la vie est exorbitant en sortant du Mexique voisin. Le choix aura été vite fait pour nous, nous ne laissons pas notre maison! Et peu de voyageurs au long cours le font pendant le voyage ou alors l'espace d'une journée, juste le temps d'aller se tremper dans les eaux turquoises et revenir. Encore une hésitation qui n'a pas existé pour nous, nous ne laissons pas le chien une journée entière avec une chaleur étouffante dans le camion.

Bon revenons-en à la frontière qui nous a pris un temps fou à traverser, la faute à notre ignorance. Nous ne savions pas qu'il fallait télécharger un formulaire du ministère de l'agriculture pour le chien avant le passage. Il a donc fallu expliquer tant bien que mal que ça allait être compliqué sans connexion internet et que puisque leurs ordinateurs étaient eux connectés ça ne leur prendrait que quelques minutes, mais les procédures sont les procédures, et encore plus en Amérique Centrale où nous pouvons parfois nous poser la question sur la compétences des gens à qui nous avons à faire, mais ceci est un autre sujet!!!
Dans notre longue attente avant d'en arriver à nos fins, nous recroisons Frédérique et Yves, les Cyclistes que nous avions croisés la dernière soirée au camping de Palenque.
Ils repartiront bien avant nous du poste de douane, et nous ne nous disons pas au revoir, nous devrions tout de même les doubler à un moment donné!
Et ce sera chose faite dans la première ville après la frontière: Corozal. Nous déjeunerons ensemble sous un grand préau en bord de mer pour échapper au soleil qui cogne. Et les avis sont unanimes, la mer ne donne pas du tout envie d'y plonger. Tant pis même pour eux pour qui les efforts de pédalage mériteraient bien un petit plouf!
Notre premier bivouac se fera dans un petit camping en bordure de la rivière Lamanai dans la petite ville d'Orange Walk. La rivière est parait-il réputée pour ses nombreux crocodiles, nous n'en verrons aucun (on a quand même fait gaffe, nous étions vraiment juste en bordure)!



Le bivouac ne sera que pour la nuit, nous repartirons le lendemain matin maintenant que nous savons que nous n'allons pas nous éterniser dans ce pays.

Nous filons faire 2 courses, et qui c'est que nous retrouvons quelques kilomètres plus loin?
Frédérique et Yves qui venaient de passer par notre camping pour voir si nous étions encore là n'ayant pas pu l'atteindre la veille pour passer la soirée avec nous. Ils sont partis tôt le matin et étaient encore devant nous! Nous tirons notre chapeau à tous les cyclistes que nous croisons sur ces routes où  la chaleur nous anéantit sans que nous fassions d'efforts.... Bravo les amis!!!!

Nous profitons du bas côté pour discuter un moment et faire quelques photos, normalement nous ne nous croiserons désormais plus!

Bonne route à vous les amis :-)






Nous essayons de trouver quelque chose à faire aux abords de cette route qui traverse le pays par le centre. Le zoo du Belize se trouve sur notre route. Le simple mot zoo ne donne pas envie d'aller engraisser les caisses de qui emprisonne notre belle nature. Mais en se renseignant, nous découvrons qu'il s'agit plus d'un sanctuaire pour animaux abandonnés, blessés ou maltraités par des personnes ayant voulu en faire des animaux de compagnie crée en 1983 par une Américaine (nous supposons après l'avoir croisée). Les animaux sont remis sur pattes par les équipes de soigneurs pour réintégrer ensuite pour ceux qui le pourront la vaste nature environnante. De très nombreux panneaux vont dans ce sens à l'intérieur du sanctuaire. Nous déambulons à travers les allées en nous convainquant qu'ils disent vrai....malgré quelques cages qui nous paraissent bien inappropriées... Allez, nous y croyons, les animaux sont là pour leur bien-être!

??? le tapir

et ????l'autre tapir (voilà ce que c'est de ne pas écrire quand le fer est chaud, nous avons oublié leurs noms d'adoption!)


Les singes araignées que nous sommes restés plus d'une heure à observer. C'était un jeu entre eux et nous, nous avons essayer de faire les mêmes mimiques qu'eux et les fous rires se sont enchaînés de notre côté du grillage. Euh, précisons tout de même que nous nous sommes uniquement essayés aux mimiques faciales hein!



















La maman est arrivée avec son bébé après un bon moment, ils avaient bien du comprendre que nous n'étions pas là pour leur faire du mal. C'était assez extraordinaire de pouvoir observer une famille entière vaquer à ses occupations quotidiennes en gardant le silence pour ne pas les déranger. Les similitudes sont frappantes avec nous petits humains. Nous avons été témoins de longues scènes de tendresse et d'attentions entre les parents et le bébé.








Les toucans ne sont pas terribles derrière leurs barreaux, mais ces derniers séparaient bien les oiseaux de notre objectif! Et jamais de photoshop pour nous, ce n'est que du brut (et puis entre nous soit dit, tu me vois enlever les petits barreaux un par un alors que je n'ai même pas le temps d'écrire 2 mots?!?)










Nous nous sommes également arrêtés devant l'enclos de Julia, femelle jaguar qui ne voyait pas de prime abord notre venue sous un bon oeil. Elle montrait griffes et dents pour nous éloigner. Alors nous nous sommes assis en silence par terre et l'avons regardée faire un long moment. Elle allait et venait en s'habituant petit à petit à notre présence. Et comme les singes, voyant que nous n'étions pas des prédateurs pour elle, elle a finit par venir se coucher près du grillage  et comme une récompense pour nous, elle est allée déterrer un os pour venir le ronger juste sous nos yeux. Merci Julia pour ce moment de partage chacun d'un côté du grillage.



Junior le jaguar qui est l'attraction des visiteurs qui viennent le voir jouer avec son ballon.... Nous ne sommes pas fans....loin de là...








La visite se terminera avec cette magnifique harpie qui avait largement la place de nous montrer son impressionnante envergure dans sa grande volière.

Il nous faudrait constamment tenir un panneau, un peu comme dans le "zoo" mentionnant que nous ne sommes pas des Américains. Nous n'avons strictement rien contre eux si ce n'est qu'ils alimentent de manière nauséabonde l'image que se font les locaux des touristes. A savoir des gens plein aux as pour qui les prix sont tellement dérisoires ailleurs qu'aux Etats Unis qu'ils distribuent des billets à tire larigot sans même se rendre compte que ça fout en l'air les rapports entre tous les humains de la planète. L'humanité se voit remplacée par l'intérêt et c'est la pire chose qui soit à l'heure où il est possible de voyager aux 4 coins de la terre. Tiens je vais vous donner un exemple choquant. C'était au Mexique, nous avions pour habitude de manger dans un petit restaurant local où le menu était à 70 pesos de l'entrée au dessert, boisson comprise (je vous en ai déjà parlé dans un autre article). Un Américain qui mangeait à la table d'à côté avait une note de 70 pesos, normale quoi. Et cet imbécile heureux, au lieu de laisser un pourboire "normal" a laissé 300 pesos à ce titre, soit plus de 4 fois le prix du menu..... On marche sur la tête là non?
Tout ça pour dire que nous comptions dormir dans le camping à proximité du "zoo" où les jeunes de la réception nous ont demandé pas moins de 140$ pour poser nos 4 roues.... Nous sommes certains qu'il ne se rendent même pas compte que ce qu'ils demandent est encore plus cher qu'une chambre d'un hôtel de luxe dans leur pays. Tous ces billets verts leur font perdre les pédales complètement. Nous sommes repartis en éclatant de rire, alors que la situation n'a plus rien de drôle. La normalité fout le camp à grands enjambées....

Après une nuit gratuite devant un restaurant, chouette il reste encore un peu d'espoir, le cap est mis sur Dangriga, sur la côte de la mer des Caraïbes pour aller en savoir un peu plus sur la culture Garifuna










Nous avions une première personne à découvrir à Dangriga sur les bons conseils des copains Raclette - Burger, c'est Daytha Rodriguez qui sous son grand palapas en bord de mer perpétue la fabrication des tambours traditionnels. Son savoir vient de son père qui est toujours là avec ses 88 ans pour l'épauler et elle a commencé à le transmettre à ses enfants. Du choix de l'arbre à couper aux derniers réglages de sonorités, tout est fait ici par Daytha. Et nous n'avons pas résisté à passer une bonne partie de l'après-midi avec elle pour  repartir nous aussi avec notre tambour, c'est vrai que nous ne savons que faire de la place vide dans le camion (hum!).










Non ce n'est pas juste histoire de faire une photo, nous avons bien aidé à poncer les "tuners"!










Daytha de par sa gentillesse, sa bonne humeur et son savoir sur la tradition des tambours est un personnage incontournable si vous allez vous balader à Dangriga.

Nous avions prévu après cette pause musicale de rester dans les alentours pour aller s'imprégner de l'ambiance de la ville. Il n'en sera rien, à la quatrième fois où on nous demande si nous voulons de la marijuana après avoir essuyé tout de même 3 refus, nous ne resterons pas dans le quartier. Nous ne le sentons pas, et dans ce cas là, on se casse! Déracinement Amérindien plus haut aux Etats-Unis, ancien peuple esclave ici avec les Garifunas, alcool d'un côté et drogues de l'autre laissent peu de place au partage de cultures ancestrales. Nous trouvons cela bien dommage. Et honnêtement toujours en bons naïfs que nous sommes, nous n'imaginions pas avant de partir voir toutes ces tranches de vies d'ailleurs nous passer sous les naseaux. Nous imaginions les rapports entre humains bien plus simples qu'ils ne s'avèrent l'être. Nous devons avoir également une part de responsabilité et ne pas trop savoir comment nous y prendre ou ne pas tomber sur les bonnes personnes aux bons moments puisque d'autres copains voyageurs ont eux eu plus de "chance" de ce côté là que nous.

Pas d'immersion dans la culture Garifuna et ce n'est pas la mer qui va nous retenir ici, encore une fois elle est bien loin d'être idyllique même en faisant fi de la saleté sur la plage. Non pas encore de plouf ici, ça va devenir rengaine cette histoire!

Avant de nous en aller un petit garçon est venu vers notre fenêtre avec son vélo pour nous demander d'où nous venions. Chouette un petit bout de chou que seule la curiosité pousse vers notre porte. Nous discutons un petit moment avec lui et lui demandons s'il veut un biscuit. "Yes mdame" (ça ne devait pas être ses mots, mais ça y ressemblait!) qu'il nous dit et le voilà parti tout content avec son petit paquet. Nous le suivons du regard s'éloigner sur son vélo. Il est allé se planquer loin des autres enfants pour aller grignoter tout seul ses biscuits. Et au final, il a bien fait, notre stock n'était pas extensible, vois le chantier si tous les autres étaient venus faire la queue à notre porte!

Allez, opération chou blanc, il nous faut reprendre la route pour nous rapprocher de la frontière du Guatemala que nous escomptons passer rapidement.

Nous trouverons un petit ecolodge pas loin de la frontière pour y passer la nuit. Les propriétaires étaient adorables, ils nous ont fait nous garer juste devant chez eux pour être bien à plat et à l'ombre.
Nous avons mangé le soir dans leur petit restaurant qui ne servait qu'un seul plat, identique au repas pris par un petit groupe qui était également ici. Il n'y avait rien d'exceptionnel, juste du pollo con arroz y frijoles, mais c'était délicieux et contrairement au reste du Belize, le prix était identique au Mexique.




Avant de nous en aller le lendemain matin, ils nous proposent d'aller voir leur maison des papillons, juste derrière le restaurant. Il est encore tôt et le soleil à peine levé, mais nous pourrons tout de même voir quelques jolis spécimens.


















Nous repartirons avec un marque page de leur fabrication qu'ils nous ont offert. Merci!

Ce petit Belize n'aura pas tenu ses grandes promesses....promesses que nous nous étions imaginées tout seuls! Et puis repasser à l'anglais et aux dollars américains n'a pas arrangé la sauce!

1 commentaire:

  1. ah !!! Ça valait le coup d'attendre, en voilà de la bonne lecture :) Moi aussi je fantasmais sur le Belize....Tant pis, je n'irai pas :)

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