dimanche 15 avril 2018

2 pays, 3 frontières, des amours et des emmerdes!

Nous sommes maintenant aux pieds de 2 pays qui trônent fièrement dans le top 5 des pays les plus dangereux au monde. C'est pas beau le voyage quand il se teinte d'aventure?

Bon nous vous disons franchement que si ça n'avait pas été obligatoire de les traverser il aurait été peu probable que nous le fassions volontairement. Mais là le choix est réduit à peau de chagrin,
allons-y gaiement, la larme à l'oeil!

La frontière de El Savador est à l'approche et autant vous dire que ça commence sur les chapeaux de roues. La route outre les véhicules croisés habituellement se transforme en gruyère avec peu de matière et beaucoup de trous! Tellement qu'il est parfois obligatoire de rouler sur la file opposée pour éviter de sombrer dans les entrailles de la terre. Pourvu que ce ne soit pas pire de l'autre côté.....

Nous ne le saurons pas tout de suite, puisque nous passerons 4h30 à la douane, non pas qu'il y ait des soucis avec nos papiers, c'est simplement qu'il est 11h du matin et que c'est l'heure de la relève................................................à 13h! Et entre temps, rien ne se passe, ça entre et sort des bureaux, ça se bisouille, ça se raconte la soirée de la veille, ça boit un café par là, un coca là-bas.... En gros ça glandouille sévère! Et nous pendant ce temps là nous oscillons entre le coup de chaud dehors et les engelures en étant dans la salle d'attente ultra climatisée. Tout le monde nous voit bien là, nous avec le chien pour éviter qu'elle se dessèche et les autres contraints au même sort que le notre. A en devenir dingue et sans trop pouvoir l'ouvrir non plus, il ne faudrait pas les agacer pour pas qu'ils nous démontent le camion ensuite juste pour faire chier, n'ayons pas peur des mots!

Arrive une voiture immatriculée au Québec qui se gare à côté de nous, chouette, nous allons pouvoir parler français. D'autant plus qu'Elsa et Thomas le sont. Ils vivent depuis quelques années à Montréal où ils sont tous les 2 ingénieurs en textile. Nous mettons notre temps à profit pour discuter Thomas et moi-même pendant qu'Elsa et Monsieur Babzouk rongent leur frein dans la salle d'attente. Il ne faudrait pas en plus se faire piquer sa place!!! Ils sont partis à l'origine de Montreal pour traverser le Canada à bord de leur Titine, la même voiture que Soizic et Sarah avec qui nous avons beaucoup voyagé au Canada. Et puis être sur les routes leur a plu, et ça va faire 8 mois qu'ils parcourent l'Amérique du nord jusqu'ici pour le moment.

Ah ça y est, nous sommes en règle  en nage et bouillonnants de tant de temps perdu, nous allons pouvoir repartir. Nous donnons le nom du bivouac qui est prévu pour le soir aux nouveaux copains si toutefois ils arrivent à se dépatouiller de la douane.

La route reprend et pas de surprise, elle est toujours aussi pourrie.
Et nous retrouvons pour le 4ème pays consécutifs des "7ème ciel", "top secrets", "nuit enchantée"..... etc, je n'ai pas retenu tous les noms enchanteurs, mais tous sont du même acabit. Nous ne vous en avons pas encore parlé, il y en a de partout depuis le Mexique, c'est une spécialité d'Amérique centrale, il faut la partager avec vous: Les Auto-hôtels! Vous allez me dire que chez nous aussi chez Ibis ou autres nous pouvons prendre des chambres à la borne automatique seuls, mais non non non, il ne s'agit pas d'hôtels où emmener sa petite famille pour passer un week-end peinards. Ce sont bien des hôtels pour infidèles! Alors comment que ça se goupille l'affaire? Primo, tous sont enfermés derrière de grand murs avec juste une petit entrée pour laisser passer une voiture. et derrière ces grands murs (nous ne sommes pas allés voir hein, nous nous sommes juste renseignés!!) des portes de garage avec seulement un gros bouton à l'entrée de chacune. D'ailleurs ces hôtels sont aussi appelées des Push the button! Il suffit alors au conducteur d'appuyer sur le bouton d'une des portes d'un garage inoccupé. Et hop ni vu ni connu, la porte s'ouvre avant que quiconque ait pu reconnaître son voisin de palier, il reste à enfourner la voiture là dedans, refermer la porte et entrer dans une minuscule pièce sans fenêtres, avec un lit, un lavabo et des glaces en lieu et place des murs. Hop, hop, hop y'a plus qu'à!

Bon c'est bien mignon ces conneries, mais nous avons un rendez-vous à honorer et nous ne sommes pas en avance!
Nous arrivons presque à la nuit, mais nous sommes au rendez-vous pour retrouver nos premiers amis voyageurs L'Opération Raclette Burger. Nous nous étions quittés il y a plus de 5 mois à Montreal et nous étions promis de nous croiser encore une fois en Amérique Centrale, nos itinéraires ayant été différents. Eux sont descendus rapidement au Mexique puis sont allés jusqu'au Nicaragua, point le plus au Sud de l'Amérique Centrale de leur périple pour maintenant remonter sur la côte Ouest des Etats Unis et du Canada, ce que nous avons visité nous auparavant.
Et quel bonheur de les retrouver, même si ça tombe dans un pays à la sale réputation!!! Et sitôt les embrassades terminées, nous voyons Titine arriver avec Elsa et Thomas qui viennent se joindre à nous!

Une chouette équipée française qui va passer 2 journées au bord du Pacifique, à se faire secouer par les rouleaux monumentaux de cette eau aussi chaude que celle du bain d'un bébé.









Bullage, apéros et bonne bouffe pour laisser couler ces 2 magnifiques journées ensemble dans un petit coin qui ne ferait pas peur au plus trouillard des sédentaires! Il nous restait une petite boîte de foie gras maison que Corinne et le papa de Ptit Babzouk nous ont offert en partant. Elle a fait quelques dizaines de milliers de kilomètres dans la soute pour venir se retrouver pour le plaisir de nous tous sur la table une des deux soirées ensemble. Merci Corinne et Kinou, nous nous sommes tous régalés, nous laissions fondre les toasts dans la bouche pour les savourer jusqu'à la dernière seconde!











Quel plaisir que ce petit campement en bordure de la plage d'El Tunco, encore un paradis pour les nombreux surfeurs qui viennent s'y perdre. Cécile, Rodolphe, Valentine et Clémentine nous avaient choisi un bel endroit pour les retrouvailles!

Ce coup-ci c'est une certitude, nous ne nous recroiserons pas sur les routes des Amériques les amis, il faudra attendre d'être en France.  La descente va continuer pour Elsa, Thomas et nous-mêmes et les copains repartent vers le nord.

Les adieux se font rapidement pou éviter de se laisser submerger par les émotions.

Nous allons faire la route ensemble avec nos 2 jeunes compagnons jusqu'au Nicaragua, mais en attendant nous ferons un nouveau bivouac sur une autre plage du Salvador avant d'attaquer une journée qui sera un vrai marathon ensuite. C'est toujours sur les conseils des Raclette Burger que nous nous poserons pour la nuit dans un petit camping de la plage d'El Cuco, plus au Sud.

Nous irons goûter à la spécialité Salvadorienne pour notre dîner. Les Pupusas feront l'unanimité, c'est très très bon. Ce sont des petits chaussons fabriqués avec la même pate que les tortillas, mais ils sont fourrés soit à la viande, au fromage ou aux frijoles. Le petit stand en bordure de rue ne désemplira pas de la soirée, et Elsa s'est même lancée pour faire un essai sous l'oeil averti de la vieille dame chez qui nous les avons achetés. Il y avait de l'idée, elle s'en est très bien sortie!! Nous regarderons les vaches déambuler en pleine rue en mangeant nos Pupusas. Elle se promènent toutes seules en fouinant dans tout ce qui traîne...et il n'y a pas que de l'herbe! Une glace en guise de dessert et nous pourrons aller nous coucher. Nous filons la chercher dans la seule petite tienda du village ouverte à cette heure-ci et surprise, la dame parle français, et seconde surprise elle vivait auparavant à Montreal avant de venir rejoindre son village natal. La discussion pouvait aller bon train!!!!

Allez les enfants, le marchand de sable va passer, il faut se coucher tôt. Demain c'est branle bas de combat avant l'aube. Nous décidons de partir avant 6h pour sûrement une des journées les plus pénibles du voyage avec les 2 passages de frontière du Honduras. Nous allons faire comme beaucoup de voyageurs, traverser le pays en une journée. Ce ne sont pas trop les seulement 200km qui inquiètent, ce sont bien les 2 passages de frontières. Allez, il faut y aller!
Nous commençons par prendre la mauvaise route en sortant du camping et nous voilà embarqués sur une dizaine de kilomètres de mauvaise piste en passant dans des petits hameaux où notre présence ne semble pas être la bienvenue.
Une fois le bitume retrouvé, les trous aussi, ce ne sont plus que des chiens que nous trouvons écrasés sur le bord des routes, maintenant il y a des vaches. Et la charge de les enlever revient à leur propriétaire, et bien évidemment personne ne vient se manifester pour supporter ce coût!

La frontière entre El Savador et le Honduras ne prendra pas trop de temps, pour une fois! Nous n'y passerons qu'une heure trente. Et pourtant il nous aura fallu repasser 3 fois au même guichet après avoir payé, reçu des tampons et repasser avec des photocopies pour re-tamponner...etc.... Le business de la soeur ou la tante des douaniers qui fait des copies tire bien son épingle du jeu!!! C'est donc très simple pour les personnes et pour le chien et bien ma foi, ça se fera dans la rue ou le douanier nous donne un espèce de papier pour son entrée dans le pays en lui payant de la main à la main, sans reçu cela va de soi! Et pendant que nous sommes en train de faire des copies avec Elsa, c'est le branle bas de combat autour. On nous dit qu'il vient d'y avoir un meurtre. Nous ne cherchons pas à savoir où ni comment, il nous faut décamper d'ici au plus vite!

Et là sitôt passé a frontière, la route redevient assez bonne. Et sur les bords le contraste est saisissant entre de belles propriétés et des cabanes qui tiennent par miracle pour abriter ceux qui vivent dedans. Nous ne sommes pas allés demandé qui était qui entre les riches et les autres. Nous filons toutes voiles dehors pour rallier l'autre frontière. La route est bonne, mais ce qui passe dessus continue de nous surprendre, pourtant nous ne sommes plus des bleuets, entre les camions sur lesquels il manque des roues sur certains essieux, des charrettes tirées par des chevaux qui n'ont plus qu'une roue, les vaillants chevaux ayant double peine pour tirer.... Et l’élimination des ordures avec la façon la plus basique: les brûler dans les fossés! Et chaque maison fait son feu quand le fossé déborde, l'odeur allant de paire bien sur!

Nous ferons juste une petite halte pour décider de la route pour la frontière, la route après la ville de Cholutéca fait un Y. C'est plus court par en bas, mais la route parait devenir une piste et en toute logique plus long par en haut. Pour nous le choix était fait dès le départ, nous passerons par le haut, Cécile des Raclette Burger nous ayant donnée un point de chute juste après la frontière. Elsa et Thomas hésitent encore un peu, ils doivent descendre rapidement pour rejoindre des amis au Costa Rica et envisageaient de passer par le bas. Ils décident de rester groupés avec nous et passerons par la frontière du haut.

Et c'est là que la catastrophe arrive, une vingtaine de kilomètres après la ville de Choluteca, Monsieur Babzouk voit Thomas qui s'arrête net sur le bord. Nous venions de nous faire doubler par un bus fou. Nous nous arrêtons également entre route et bas côté, ce dernier ne faisant pas plus d'un mètre cinquante. Thomas se rapproche lentement de nous. Nous descendons et le verdict n'est pas terrible. Alors que le bus le doublait il a eu le choix entre un trou et un trou, il a donc pris le trou! Et le choc a fait se percer le tuyau du liquide de frein. Plus de freins et une grosse flaque du liquide qui coule. Nous voilà dans de beaux draps, en pleine cambrousse juste avant d'attaquer les montagnes!!!
Un peu plus bas, des gens sont là avec un troupeau de vaches, nous allons les trouver et ils viennent aussitôt voir ce qu'il se passe. Le gars, propriétaire du troupeau et ses employés appellent un garagiste qui arrivera au bout d'une vingtaine de minutes sur une moto avec une minuscule caisse à outils. Ça promet! La voiture est ancienne et bien corrodée au niveau du bas de caisse. Là tout de suite, le mécano ne peut rien faire, il entre et sort de sous la voiture, ne nous adresse jamais la parole. C'est le propriétaire des vaches qui sert d'intermédiaire. Le mécano doit repartir je ne sais où pour essayer de fabriquer une pièce pour palier à la fuite. Nous ne sommes pas à la fête, c'est le moins que l'on puisse dire... Le mécano repart sur sa moto et nous restons là plantés. Tout le monde est inquiet, primo d'être là pour tous et secundo de savoir pour Elsa et Thomas si ça va être réparable ou pas et combien ça va coûter.... Le temps passe dans cette interminable attente, nous ne voulons pour rien au monde abandonner nos amis ici, mais nous n'avons qu'une seule journée sur notre passeport pour franchir le pays. Nous nous donnons une heure butoir au delà de laquelle nous serons obligés de reprendre la route pour l'heure de route qui reste avant la frontière. La discussion qui était assez bon enfant au départ dérive au fil des longues minutes sur des sujets glissants dans ce pays. Personne de notre petit groupe n'est à l'aise. Nous n'avons que les doigts à croiser pour que la solution arrive et soit la bonne. Et pour ne rien enlever du stress qui monte crescendo, des voitures de connaissances du bonhomme des vaches s'arrêtent et leurs occupants viennent se greffer autour de nous sans toujours nous adresser la parole. Nous sentons bien mal l'affaire....... Tout le monde scrute la route au loin pour voir la petite moto revenir.  Et là voilà tout au fond qui apparaît. Ils continuent de discuter entre eux, retournent sous la voiture et miracle le jeune mécano a réussi à faire une pièce pour boucher le trou, mais la voiture n'aura pas de frein sur ne des roues jusqu'à trouver un garage qui pourra faire la réparation en entier. Nous remettons du liquide de freins dans le réservoir et ça ne semble pas fuir. Elsa paye son du et laisse un pourboire au jeune homme et nous ne demandons pas notre reste pour décamper de cet endroit qui ne nous inspire rien de bon! Thomas fait des essais avant d'attaquer la route de montagne, ça semble tenir. Nous irons doucement jusqu'au Nicaragua. Vous avez bien fait de prendre notre route les copains, ensemble nous nous sentons plus forts!

Nous arrivons bien fatigués à la frontière, que nous passerons moins rapidement cette fois-ci. Les douaniers en sont encore aux machines à écrire mécanique avec du papier carbone. Çà ne serait pas gênant en soi s'ils savaient recopier les bonnes infos. Mais non, il y a toujours des fautes et il faut recommencer tout le formulaire. C'est lassant, énervant et pas le moment!!! Et c'est le même topo pour le chien, à une exception près que le gars des services de quarantaine met une gamelle d'eau sous le nez du chien pour tester s'il a la rage?!?!? Il parait que le chien aurait fuit devant l'eau s'il était infecté......

Nous sommes tous énervés et fatigués, il nous faut rallier le bivouac du soir pour pouvoir tous reprendre des forces. Nous arrivons dans la ville de Somoto où Cécile nous avait préconisé un bivouac au bord d'un parc pour enfants. Il est déjà tard et nous nous voyons mal dormir en pleine rue eux dans leur petite voiture et nous dans notre camion. Les copains eux avaient bivouaqué ici à plusieurs camions, c'était pas la même configuration. Je laisse tout le monde là et vais voir à pied les autres bivouacs proposés par notre application. Lorsque je reviens, je trouve les copains et Monsieur Babzouk entourés d'enfants d'une dizaine d'année qui posent tout un tas de questions. C'est sympathique de voir tous ces enfants autour de nous, mais nous n'avons pas envie de traîner et lorsque nous leur disons que nous nous en allons, ils nous réclament de l'argent.... Décidément, même les enfants sont déjà programmés!
Entre temps j'étais allée voir la Police pour savoir où nous pourrions aller, ils m'ont recommandé d'aller demander à la caserne des pompiers. Lorsque nous y arrivons, une jeune femme pompier nous dit que ça n'est pas possible, et puis voyant notre mine bien fatiguée elle est allée appeler son supérieur qui lui donne l'autorisation pour que nous soyons garés sur leur parking pour la nuit. Et c'est tant mieux, un énorme merci à eux, nous n'aurions pas bien pu aller plus loin. Notre campement attire les curieux et un pompier est désigné pour nous "garder" et éloigner les gens. Franchement ce soir, nous n'avons pas du tout besoin de contact avec les gens du coin! Nous partons avec Thomas chercher quelques bricoles pour la soirée, mais nous rebrousserons chemin sitôt la première rue passée. Comme beaucoup de ville frontalières, l'alcool et la drogue sont souvent au menu des plus démunis, Somoto n'y échappe pas. Nous passerons la soirée dans notre camion a essayer de se déstresser de cette journée horrible mais bien à l'abri tous les 4!


Et nous sommes au Nicaragua!

1 commentaire:

  1. Salut les Babzouk 😀 Et bien quelle aventure, vous nous laissez dans le suspens conceŕnant la voiture de vos amis 😯 Figurez-vous que nous avons dormi, faute de mieux sur un parking d'un "Love-hotel". Nous avions même une chambre à notre disposition ! Bon rien de croustillant à vous raconter...la déco n'était pas à notre goût pour ces affaires là...mais nous avons apprécié la douche 😂 Bonne route à vous 😀

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