1 famille, 1 chien, 1 fourgon, 1 an, 2 continents

samedi 14 avril 2018

Katia et Maurice Krafft d'un jour


Nous passerons encore une partie de la matinée à la marina pour voir la sortie de l’eau et mise sur cales du catamaran d’un couple Néerlandais pour quelques réparations après avoir accroché le dessous du bateau sur des rochers au Bélize. Ils sont sur les mers depuis des années pourtant, comme quoi naviguer ne s’improvise pas trop !!!
Ce monde de la mer nous fascine toujours et nous avons largement le temps de discuter avec les propriétaires le temps de la manœuvre. Juste pour la petite histoire, c’est fou la place sur ces bateaux. Entre le carré intérieur, le pont et les coques, ils disposent de plus de 80m2 habitables pour tous les deux, c’est juste immense !!!

Bon assez lézardé à regarder les autres s’affairer, il nous faut prendre la route pour traverser en diagonale le pays et nous rapprocher des alentours de la capitale pour poursuivre sur la panaméricaine qui nous mènera vers les pays qui suivront.

La route est longue, envahie par des camions qui doublent n’importe où à des vitesses folles. Une chose hallucinante ici, tous les camions et bus sont bardés d’autocollants faisant référence à Dieu : « Dieu est mon seul ami », « Dieu me guide », Dieu est vivant à mes côtés » et j’en passe. En attendant vu la place qu’il reste sur les pare-brise entre les autocollants, parfois quelques centimètres, nous espérons que les patrons de ces chauffeurs ont d’autres ressources que Dieu pour les nombreux accidents qui sont à déplorer ici !!!!

Au Guatémala, il ne semble pas trop y avoir de restrictions sur les routes, en tous cas pour les locaux, il vaut mieux ne pas s’aventurer pour nous en dehors des limites de ce que le code français nous a appris pour ne pas avoir à négocier des heures durant avec la police locale qui est capable de trouver tout et n’importe quoi pour fautes de conduite qui souvent n’existent que dans leur imaginaire débordant concernant ce sujet. Nous n’aurons pas à nous frotter à eux, et c’est tant mieux !

Nous croisons des bananeraies à perte de vue, et pour certaines, ce sont les fameuses bananes Chiquita que nous trouvons sur nos étals en France. Et chaque village a sa spécificité de vente de fruits frais en bordure de route, ici ce sont les bananes, un peu plus loin les pastèques, puis les melons, puis les ananas et le raisin. Pour faire son marché de fruits, il faut s’arrêter tous les 5km pour avoir la panière pleine et variée !

Et bim, nous voilà arrêtés dans un bouchon qui paraît interminable, et ce n’est pas très compliqué de se le dire, une nuée de vendeurs déambule entre les voitures. S’ils sont en place ici au milieu de nulle part, c’est que le bouchon ne doit pas dater du matin même ! Et en effet, tout le monde arrête les moteurs et descend de voiture. Nous en faisons de même et discutons avec le conducteur de la voiture suivante qui nous explique qu’ils sont en train de refaire la route (alléluia ! Mais nous n’aurons pas la chance de la voir toute neuve) et que l’attente peut durer jusqu’à 2h. Il sait de quoi il parle, il passe ici tous les lundis pour se rendre à son travail et repasse le vendredi suivant. Alors faute de choix plus croustillant, nous allons patienter. Non c’est pas possible ?!?
Nous repartirons tout de même avant les 2h annoncées et incroyable mais vrai, qu’est-ce que nous croisons de l’autre côté de la route alors que tout le monde se remet en branle ? Un camping-car français…. Nous n’aurons que le temps d’échanger 3 mots, nous devons avancer sur la seule longue file de chaque côté…. C’est pas couillon ça ???

Il est hors de question de s’approcher de Guatémala City en fin d’après-midi ne sachant ce qu’il en retourne, nous nous arrêtons sur un truck stop pour passer la nuit au milieu des routiers. Le gardien nous autorise à nous mettre dans un coin moyennant la propina (le petit pourboire). Je lui demande tout de même s’il reste là toute la nuit pour surveiller, il me répond en soulevant son tee-shirt. Ah oui effectivement, il va veiller sur nous avec son colt accroché à la ceinture ! Nous discuterons avec quelques routiers et leurs conditions ne sont vraiment pas à envier pour certains….. Entre celui qui doit remettre 1 galon d’huile dans son moteur tous les 2 jours parce que son patron ne veut pas réparer le camion, celui qui roule avec des pneus plus qu’usés à la couenne, celui qui ne rentre chez lui que 3 jours dans le mois….etc….

La nuit aura été bruyante avec le va et vient incessant des camions, mais pas le temps de flemmarder, une traversée de capitale nous attend et autant ne pas s’en aller trop tard.
Et tôt, plus tard ou même en retard, la traversée en longue et embouteillée comme nombre de capitales. La grande différence ici, dans cette ville haut perchée à 1500m d’altitude est que seuls 2 arrondissements sur 13 sont conseillés aux touristes. Et ça ne doit pas être une légende urbaine comme en témoignent de nombreux quartiers que la route traverse complètement fermés par hauts grillages, barbelés et gardiens pour les laisser passer. Si même les locaux sont obligés de se protéger de la sorte, c’est clair qu’il vaut mieux pour nous de ne pas trop traîner. D’ailleurs aucun des voyageurs croisés ne s’est arrêté dans cette capitale !

Les fameux Diablos Rojos, bus décorés à qui mieux mieux présents dans toutes les villes d'Amérique Centrale. Certains font un bruit à réveiller les résidents du Père Lachaise, mais qu'à cela ne tienne, ils sont les indispensables du paysage local.


Les favelas de la banlieue de Guatémala City accrochées à leurs collines par nous ne savons quel miracle....



Et les quartiers plus "aisés" barricadés derrière leurs fils barbelés.



Les carioles poussées à bout de bras au milieu des rues qui viennent amplifier le bazar pour circuler.

Et les vendeurs de piscines et bouées omniprésents sur le bord des rues pour offrir un brin de fraîcheur dans la moiteur urbaine. Parce que oui, même à 1500m, il fait très très chaud la journée.









Nous avons en ligne de mire le volcan actif Pacaya à quelques dizaines de kilomètres plus au sud de la capitale. La route grimpe en direction des flancs du volcan et nous faisons plusieurs haltes pour demander si la suite est bien praticable avec le camion avant de se retrouver dans un cul de sac où nous ne pourrons pas faire demi tour, elle l’est bien et nous emmène jusqu’au terrain de Manolo qui nous accueille pour y bivouaquer au milieu des bicoques de toute sa famille. Manolo sera notre guide pour monter jusqu’au pied du volcan. Il nous propose de faire la grimpette en fin de journée pour profiter de la vue sur l’activité volcanique à la tombée de la nuit. Le rendez-vous est donc pris, nous partirons du terrain à 16h pour l’ascension.
Nous profitons du début d’après-midi pour faire des crêpes pour les nombreux enfants de la fratrie qui s’amusent sur le terrain au milieu des ordures dispersées un peu partout, des poules, des chiots et des chevaux. Tous sont arrivés en courant à l'appel de Manolo pour la distribution.

Il est maintenant 16h, l'heure d'aller se frotter à l'inconnu, nous ne voyons pas le volcan d'ici, il faut auparavant passer une première belle colline avant de pouvoir l'apercevoir. Et de toutes façon, même sans la colline nous n'aurions rien vu, un épais brouillard a englouti tous les alentours. Nous demandons à Manolo si ce n'est pas inutile de monter dans cette purée de pois, il est sûr de lui: oui nous pouvons y aller! Alors soit, allons-y!

Et pour fêter notre première ascension aux abords d'un volcan actif, je décide de monter avec MON Téquila. Il y a une erreur quelque part? Mais non, je sais bien que j'aurais du écrire MA bouteille de Téquila, mais je n'en bois pas, c'est bien MON (enfin pour quelques heures, n'exagérons rien) Téquila, le cheval qui va nous accompagner tout au long de la randonnée. J'ai comme un mauvais sentiment que la redescente à la nuit tombée sera un peu "coton" sur le sentier empierré avec ma cheville qui parfois me rappelle à son entorse d'un autre temps.

Hop, ça doit bien faire des décennies que je n'ai pas grimpé sur un cheval, alors sois gentil Téquila hein!

Nous n'avons pas fait 200m que nous avons comme une hallucination, est garé sur le parking à l'entrée du sentier le même camion que le notre et en plus il est immatriculé en France, alors celle là elle est bien bonne! Mais maintenant nous sommes en route, nous irons lorgner ça de plus près en redescendant!

Toute la montée se fait accompagnés du brouillard, nous ne voyons strictement rien d'autre que ce qui est juste devant nous.





La petite nièce de Manolo qui est montée avec nous pour garder Téquila lorsque nous partons sur des chemins de traverse où il ne peut aller.






Les 2 dernières grosses éruption du volcan ont eues lieu en 2010 et 2014, Manolo nous emmène en plein coeur de la dernière grosse coulée de lave.


Après une vingtaine de minutes de marche il nous montre quelque chose d'extraordinaire, une première grotte au milieu de la coulée formée selon lui par une énorme bulle autour de laquelle la lave s'est solidifiée.



Et une seconde un peu plus loin, encore plus grande!





Nous ressortons de là dessous quelques minutes plus tard et nous cherchons la baguette magique dans les mains du guide, le volcan avec ses fumerolles se dresse devant nous, plus trace du brouillard....il est maintenant en dessous de nous! Il était sûr de lui, il connaît l'endroit comme sa poche!




Manolo nous emmène dans le cratère d'un autre volcan, plus ancien mais dans lequel s'est écoulée la lave en 2014 et aussi incroyable que cela puisse paraître, la chaleur est toujours intense quelques centimètres en dessous de nos pieds. Et pour preuve, Manolo avait emporté avec lui des chamallows que nous faisons fondre à la chaleur de la terre en mettant juste le bâton dans les trous. C'est la cerise sur le gâteau que proposent tous les guides. Personne n'aurait l'idée de venir tout seul dans la caldéra de l'ancien volcan pour se rendre compte que tout bouillonne juste sous nos pieds.


Ca doit être la photo qu'il fait faire à tous les gens qu'il accompagne, il a insisté pour que nous ayons un souvenir de "son" volcan, celui au pied duquel il a toujours vécu, celui où il accompagnait petit son père qui était déjà guide ici.

Les photos évidemment ne rendent rien, nous ne sommes absolument pas équipés pour ce genre de clichés, mais depuis quelques minutes les éruptions et jets de lave se succèdent sous nos yeux ébahis. La terre gronde et le spectacle est pour nous ce soir! Croyez-nous sur parole!



Sur l'autre versant le brouillard a habillé la plaine et nous offre un panorama à couper le souffle.







La nuit commence à nous envelopper de sa noirceur, il est temps de reprendre le chemin de la descente en gardant les yeux fixés sur la lave que nous voyons couler le long des flancs du volcan à l’œil nu, c'est magique et inquiétant à la fois.




Nous arrivons chez Manolo, il fait nuit noire et Téquila était le bon choix, nous sommes redescendus sans lampe (il allumait juste son téléphone de temps en temps pour nous donner un repère), juste à la connaissance de chaque caillou du guide, de sa nièce et du cheval.

Et le jumeau de notre camion garé sur le parking du bas était fermé pour la nuit. Nous remettons à demain matin la connaissance de ces français.

Et qui sont ces zigotos de Katia et Maurice Krafft?
Commençons par la fin, ils ne sont plus, leur passion les a emportés dans une coulée de lave sur un volcan Japonais en 1991 .Petite mes parents m'avaient emmenée à une séance de "Connaissance du Monde" où était diffusé en leur présence un de leur documentaire. Ces volcanologues surnommés Volcanos Devils ont voué toute leur vie à parcourir tous les volcans du monde en activité pour les observer et les filmer. A la fin de la séance, ils nous avaient dédicacé un livre que je garde toujours précieusement. Ils m'ont fascinée, il m'ont fait être fascinée par les volcans!

Sitôt levée le lendemain matin, je grimpe jusqu'au parking pour faire la connaissance d'Isabelle et de Patrick, jeunes retraités français qui sont eux aussi partis du Canada. Ils sont accompagnés de leur petite fille Ninon, 7 ans qui a demandé elle-même d'aller rejoindre Mamy et Papy pendant leur voyage. Sacré petit bout de chou Ninon d'avoir fait le choix de laisser ses parents et ses sœurs en France pour venir parcourir le monde :-)

Nous décidons de faire le bivouac suivant ensemble et nous retrouvons dans le parc des ruines d'El Baul que nous aurons uniquement pour nous. Des gardes nous ouvrent les portes et nous autorisent à rester gratuitement dans cet immense parc gardé jour et nuit. Il y a là le musée des ruines, une ancienne usine de traitement de la canne à sucre et de nombreux bâtiments dont nous ne saurons ce qu'ils "cachent" à l'intérieur. Toutes les suppositions sont bonnes à faire....

La visite du musée se fera en 2 temps 3 mouvements, guidés par Ninon. Ce seront donc ses commentaires qui seront répertoriés ici.

Le train qui ne marche plus


Tiens il vient de chez nous celui-là!

La tête avec des oiseaux à la place des yeux

L'ours

Le squelette





La tête qui rit

Le singe sans bouche


Le bonhomme qui a du dire un mensonge pour avoir le nez qui s'allonge

La dame en colère

Tiens un autre menteur





Les singes qui ont froid


Le chien qui fait le beau

Et les jumeaux qui sont ensemble!




la zone d'ombre!

Nous ne savons trop à partir de quel pays les bandes réfléchissantes rouges et blanches sont obligatoires sous peine de prendre une prune si elles n'y sont pas. Les 2 camions en seront équipés, ça sera fait!


Isa, Patrick et Ninon repartent vers la magnifique ville d'Antigua pour terminer leurs sessions de cours d'Espagnol et nous nous n'aurons pas le temps d'aller vérifier l'unanimité des voyageurs quant à la beauté de cette ville, un autre pays nous attend! Et qui sait, peut-être un rendez-vous là bas....

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