vendredi 22 septembre 2017

Fous, phoques and fog!

Après le village Acadien nous reprenons la route sous une plus battante pour aller toujours plus au nord....Ça ne renifle pas le retour de la chaleur
cette histoire!

En parlant de chaleur, nous longeons la côte qui borde la baie du même nom. Cette baie des chaleurs est qualifiée comme étant l'une des plus belles au monde....nous ne pourrons le vérifier aujourd'hui, tout le paysage est dans les nuances de gris. Autant dire pas terrible terrible!

Juste une petite anecdote qui nous a fait rire en route. Comme de partout depuis notre reprise de la route au Canada, de très nombreuses maisons affichent devant un "For sale". A se demander si tout le monde ne met pas ces panneaux au cas où. Mais le pompon revient à une maison qui avait le fameux panneau en bord de propriété. Mais pas que! Dans le jardin de cette maison, il y avait une croix avec écrit dessus "Nous ne pouvons pas être mieux qu'à la maison!". Cela ressemblait étrangement aux nombreuses croix que nous croisons dans tous les petits cimetières de chaque village. Ça risque de compromettre l'éventuelle vente....à moins que les déménageurs Bretons se chargent aussi de cet emballage particulier!!!

Nous faisons notre halte nocturne dans la petite ville de Campbellton, sur un espèce de terrain vague face à la baie complètement noyée dans le brouillard et sur un terrain où la boue a bien décidé d'élire domicile. Le camion est servi que ce soit à l'extérieur ou dedans! Va y'avoir du ménage en prévision!!!!
Le pont de Campbellton noyé dans le gris

 

Nous mettons à profit le temps maussade du matin  pour rouler jusqu'à Percé.  Au fil de la journée le temps se lève et nous pouvons apprécier à sa juste valeur l'une des plus belles baie au monde, nous pouvons le confirmer maintenant!
Le village de Percé se trouve  à la pointe de la péninsule Gaspésienne en face du célèbre rocher Percé et de l’île Bonaventure  et est reconnu mondialement pour la beauté de son paysage. Le village est d'ailleurs classé parmi les plus beaux de la province de Québec.

Oh oui c'est beau!

Nous nous installons sur un petit parking en hauteur, dos au rocher percé et face à la baie. Nous ne sommes pas certains d'avoir le droit de stationner pour la nuit ici, mais personne ne nous dit rien. Pas même les employés du parc de Québec qui sont passés le lendemain matin.....il doit y avoir plus de tolérance maintenant que la saison est terminée.




Nous ne traînons pas trop longtemps nos guêtres dans le coin tout de même. Et puis nous avons rendez-vous avec le Félix-Leclerc pour son premier voyage du matin jusqu'à l'île de Bonaventure.
Lorsque nous embarquons, le bateau est déjà bien plein et nous demandons au capitaine s'il est possible de nous mettre tout à l'avant. La mer est d'huile, nous sommes autorisés. Nous sommes aux places d'honneur pour la suite!

Le bateau nous fait faire le tour du rocher percé avec de nombreuses explications faites par le capitaine.










Jusqu'à présent, ni ours ni orignaux à mettre dans notre escarcelle, mais Dame Nature nous offre d'autres animaux qui nous émerveillent. Et le spectacle est d'autant plus savoureux que nous les voyons évoluer dans leur milieu naturel et non pas en captivité comme nous aurions pu les voir en France ou ailleurs.
L'oeil aguerri du capitaine balaye la surface de l'eau et nous averti au milieu de ses commentaires traditionnels dès que quelque chose se profile.

Et ici c'est une petite baleine qui nage pas très loin de nous. Nous avons le temps de la regarder avant qu'elle ne replonge dans les profondeurs pour ne sortir que 10 ou 12 minutes plus tard.

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Le bateau ne va pas se contenter de nous déposer sur l'île, il nous en fait faire le tour auparavant.
Nous longeons maintenant la côte côté large et passons juste à côté de colonies de phoques qui se prélassent sur les rochers. La curiosité l'emportant, toutes les têtes sont tournées vers nous (et pourtant ils en voient passer quelques uns de bateaux). Il suffit qu'il y en ait un qui plonge et toute la troupe suit.








Le haut de l'île baigne toujours dans un voile de brume qui ne se dissipera qu'en toute fin de matinée lorsque nous surplomberons la baie en faisant notre randonnée.


A chaque petit recoin du contour de l'île sa surprise. Aux phoques viennent s'ajouter des centaines de fous de Bassan  nichés dans les petites stries de la falaise. Le capitaine nous dit que la colonie est représentée à peu près à 40% dans les falaises et le reste au sommet de l'île. Qu'est-ce que ça va être! Cette île recense la plus grande colonie  au monde. Environ 300 000 oiseaux sont ici. Il ne faut pas hésiter à mettre sa capuche à la vue du nombre qui nous survole pour éviter d'avoir un shampoing à faire à l'arrivée!





Nous pouvons les voir pêcher. Ils piquent comme des torpilles à plus de 100km/h et peuvent aller jusqu'à 12 mètres de profondeur en faisant d'énormes jets dès qu'ils touchent l'eau!

P'tit Babzouk qui ne fait que pointer son doigt à chaque chose qu'il découvre

Alors que tous les passagers du bateau sont tournés pour observer les oiseaux, le capitaine nous invite à regarder à l'opposé. Un animal rare à observer dans le coin parade pas très loin de nous: un requin pélerin!
Ni une, ni deux, le bateau s'arrête pour que tout le monde, équipage compris puisse profiter de ce moment exceptionnel. Nous restons à l'arrêt une dizaine de minutes.

Le requin vient jusqu'à nous presque immédiatement. Il s'avance dans notre direction, son immense gueule grande ouverte. Nous ne sommes qu'à environ 2 mètres de lui et nous pouvons profiter de ce spectacle magique.


Il est juste en dessous de nous, la tâche blanche est le dessous de sa gueule grande ouverte. Nous n'en avons évidemment jamais vu, et nous le trouvons immense. Tout le monde est émerveillé! Magique! Magique! Magique!
Il s'amuse? Il se gratte? Il profite du bateau qui doit drainer des poissons dans son sillage? Nous ne savons pas! Nous le sentons juste toucher le bateau!

Nous débarquons sur le minuscule port de l'île et sommes accueillis par le personnel du parc qui ne manque pas de nous demander si nous avons vu le requin! Eux aussi l'ont vu au large de l'île au petit matin et nous confirment que ce n'est pas du tout commun. L'île n'est plus habitée depuis les années 70. Il reste quelques maisons et un petit restaurant installé près du débarcadère. La grande maison blanche ci-dessous. Évidemment ni électricité ni eau courante sur l'île.
Le guide qui nous accueille, nous explique toutes les possibilités de randonnées et tout ce qu'il est possible de faire sur l'île.

Nous tablons sur la randonnée qui mène à la colonie de fous de Bassan et nous ferons le retour par le chemin du Roy qui longe toute la côte.

Les sentiers sont parsemés de panneaux qui expliquent faune et flore et d'autres qui sont des questionnaires qui nous font un peu réfléchir.
Nous en profitons pour vous faire participer:
De ces 3 animaux, lesquels sont présents sur l'île et comment sont-ils arrivés?
ø l'ours noir
ø le campagnol
ø le renard roux
Allez à vos claviers, c'est parti!



Nous arrivons sur le sommet de l'île toujours dans la brume, mais le paysage est somptueux à regarder.




Et d'un seul coup, un énorme vacarme, signe que nous rapprochons des oiseaux!
Nous pouvons approcher l'immense colonie à seulement 1 mètre ou 2 sans aller toutefois les déranger. Des petits promontoires et des barrières de corde sont là pour nous signaler nos limites. Mais waouh, nous sommes au milieu d'eux et restons un très long moment à les observer.


Eux aussi nous observent!


Les bébés en plein exercice d'apprentissage du vol. Nous avons appris qu'un grand nombre d'entre eux ne passent pas le cap du premier vol malheureusement. Ils sont tellement bien nourris par les parents que bien souvent ils sont trop lourds lors de ce baptême de l'air. En effet, les adultes pèsent aux alentours de 3kg et les bébés presque 4 lorsqu'ils se lancent pour la première fois. La régulation naturelle opère....








Monsieur Faucon sur son arbre perché verrait-il dans ce coin de quoi remplir son estomac?







Nous quittons le coin des oiseaux pour poursuivre notre chemin le long de la côte où nous voyons encore de nombreux phoques. Nous aurons fait une dizaine de kilomètres de marche sur l'île avec de nombreuses marches d'escalier pour passer d'un niveau à l'autre. Belle balade!

En arrivant à quelques centaines de mètre du petit port, qui c'est qui nous déboule devant les pieds?
Maître Renard, pas par notre odeur alléché (enfin on ne croit pas), débarque pour faire un bout de chemin avec nous! Il reste là près de nous et nous pouvons l'observer à loisirs!










Il est 14h, le bateau revient nous chercher pour rallier le continent les yeux plein de ces merveilleuses rencontres de la journée. Sûrement un des plus beaux endroits depuis que nous sommes au Canada!
L'ironie de l'histoire est que nous ne sommes plus avec les copains de l'Opération Raclette Burger depuis 2 jours et que le réseau aléatoire ne nous permet pas de communiquer comme nous l'avons fait jusque là. Mais nous nous rendons compte le soir même que nous étions tous sur l'île au même moment sans nous croiser! Ils ont pris le bateau qui suivait le notre à l'aller comme au retour! Elle est bien bonne celle-là!

Nous reprenons un petit bout de route pour s'installer sur le parking d'une petite église qui surplombe la baie.
La Gaspésie est un endroit absolument merveilleux, mais nous ne pouvons pas oublier que l'automne nous rattrappe et même si les journées sont très très correctes sous le soleil, dès que le soir approche les températures fondent comme neige au soleil. (hier soir il ne faisait que 4°). Il nous faut avancer pour ne pas avoir à affronter les frimas du coin et pouvoir continuer de nous balader.

Remarquez, ici il ne fait pas froid, c'est la patronne du petit restaurant où nous avons mangé en sortant du bateau qui nous l'a affirmé: "Ici, il fait bon en hiver, la température ne descend pas en dessous de -20°"! Bon ok, d'accord, il ne fait pas froid......!

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